К России - Александр Градский

Отвяжись, я тебя умоляю!

Вечер страшен, гул жизни затих,

Я беспомощен.

Я умираю от слепых наплываний твоих.

Тот, кто вольно Отчизну покинул, волен выть на вершинах о ней,

Но теперь я спустился в долину, и теперь приближаться не смей.

Навсегда я готов затаиться и без имени жить.

Я готов,

Чтоб с тобой и во снах не сходиться, отказаться от всяческих снов;

Обескровить себя, искалечить, не касаться любимейших книг,

Променять на любое наречье все, что есть у меня, мой язык.

Но зато, о Россия, сквозь слезы, сквозь траву двух несмежных могил,

Сквозь дрожащие пятна березы, сквозь все то, чем я смолоду жил,

Дорогими слепыми глазами не смотри на меня, пожалей,

Не ищи в этой угольной яме, не нащупывай жизни моей!

Ибо годы прошли и столетья, И за горе, за муку, за стыд,

Поздно, поздно!

— Никто не ответит, и душа никому не простит.

Descendez, je vous en prie !

La soirée est terrible, le grondement de la vie s'est calmé,

Je suis impuissant.

Je meurs de vos influx aveugles.

Celui qui a librement quitté la Patrie est libre de hurler sur les cimes à son sujet,

Mais maintenant je suis descendu dans la vallée, et maintenant je n'ose plus m'en approcher.

Pour toujours, je suis prêt à faire profil bas et à vivre sans nom.

Je suis prêt,

Pour ne pas converger avec vous même dans les rêves, pour refuser toutes sortes de rêves ;

Saigne-toi, estropie, ne touche pas à tes livres préférés,

Échange contre n'importe quel dialecte tout ce que j'ai, ma langue.

Mais alors, ô Russie, à travers les larmes, à travers l'herbe de deux tombes non contiguës,

A travers les taches tremblantes du bouleau, à travers tout ce que j'ai vécu depuis ma jeunesse,

Avec mes chers yeux aveugles, ne me regarde pas, aie pitié

Ne cherche pas dans cette fosse à charbon, ne te sens pas pour ma vie !

Car des années et des siècles se sont écoulés, Et pour le chagrin, pour le tourment, pour la honte,

En retard, en retard !

- Personne ne répondra et l'âme ne pardonnera à personne.