Les évadés - 113, OGB, Rohff

''Heu, appel à toutes les unités

On recherche quatre évadés d’un quartier chaud de Vitry sur Seine

Description: deux négros, deux beurs

Je répète: deux négros, deux beurs

Ils sont prêts à tout

Pour eux, il n’y a ni barrières, ni barreaux, ni frontières

Donc on quadrille le terrain et s’il faut, on lâche les chiens

Attention ils sont armés et dangereux !''

Pour des jours meilleurs

Je fais mon premier pas à l’extérieur

Tension supérieure

Je reste à la hauteur avec la mort comme peur

Tragique destin, faut comprendre

Même si les keufs m’ont cramé

Sache que jamais j’irais me rendre

Nos frères d’Afrique ont organisé notre fuite

Mais il y a une couille

Y’a poursuite derrière moi

S’agrippe un tas de flics

Faut que j’assume, y’a pas à chier, y’a pas à discuter

Le jour où on m’a bouclé

C’est comme si on m’avait amputé

Enculé si j’avais pu, je vous aurais tous brûlé

Mais je ne pense qu'à les semer

Mon heure n’a pas encore sonné

Différentes péripéties

Je suis comme un gibier dans la nature

Je cavale et rase les murs

Je cherche un endroit sûr

Peu à peu j’esquive ces ordures

J’vais plus loin que la censure putain d’envergure

C’est bien moi RIM-K, la pourriture

J’arrive au QG malheureusement de partout je saigne

J’ai brisé les chaînes

Pour ma patrie, Vitry sur Seine

Putain tricard, traqué

Tête mise à prix, tête fichée

Recherché, en vain dans tout le pays

Des évadés, 113 présumé dangereux

Tu m’coupes la route, c’est bouillant

On ouvre le feu

Malheureusement c’est reparti en couille

Pas l’temps de s’lamenter

Va falloir faire preuve de débrouille

Faut surtout pas s’faire attraper

On vit chacun de notre côté

Un seul but, une cité

Pénétrer dans une cage d’escalier

Pour observer leurs gestes et faits

Agir comme des évadés

Surveillé de prés par les condés

Cette fois décidé, les points fermés

Agissant les yeux fermés

À matraquer puis menotter un gamin

Lui faire la hagra au commissariat jusqu’au lendemain

De toute façon, on n’y peut rien

Il faut comprendre, il faut apprendre

Qu’il n’existe pas d’choix en commun

Pour faire face à son propre destin

J’continue ma route la démarche lente et méfiante

La peur d'être identifié par des voisins me hante

Mes potos me manquent déjà

Et personne n’est prêt à m’affirmer

Qu’ils n’sont pas de retour au card-pla déjà

Aux grands mots, les grands moyens

J’interviens, 113 rue Camille Groult

Quand il le faut c’est là où j’serais présent sur l’terrain

Soldat en cavale qu’en a marre des cellules

Marre des promenades la justice, je l’encule

Me sentir on prend en otage en mal je m'évade

Pour mes assoc' mènent un escapade

Je fais sauter le grillage

Je marche en zig-zag carrière fusillade

Devant moi la liberté c’n’est pas un mirage

Je revois enfin l’paysage

Ça fait temps d’année que j’rêve de vivre ces images

Situation critique

La scène aussi hardcore que cette musique

Mon cœur bat trop vite

Mon corps fatigue j’casse ma pipe

Faut que j’fasse le vide

Nique sa mère, les remords

Faut pas que je m’endorme parce que le sommeil

C’est le cousin de la mort

Ennemi public comme Jacques Mesrines

Anti fanatique, je m’instruis

Pour mieux fuck le système

Je re-ti, j’arrive au QG

Faut qu’je m’arrache d’ici à tous prix

Je suis sur qu'à cette heure-ci

Mon nom est signalé de son-pri à Roissy

Des comptes à régler, un procureur à schlasser

Des mecs à effacer

Une mère embrasse, avant de trépasser

Putain tricard, traqué

Tête mise à prix, tête fichée

Recherché en vain dans tout le pays

Des évadés, 113 présumé dangereux

Tu m’coupes la route, c’est bouillant

On ouvre le feu

On s'était juré qu’on se retrouverait

À la vie, à la mort décor prison

Quatre murs ça pue la mort

Évadé, j’ai réussi

Maintenant, j’suis dehors

Marche avec un œil dans l’dos

Quelque soit mon sort

Je vois que tout à changer

Les rues ne sont plus les mêmes

J’cours à travers la ville

Banlieue sud, Vitry sur Seine

Sirène police, c’est aussi cramé qu’avant

Me demande bien si mes gars sont aussi dans les temps

Chrono quatre heures

C'était R.D.V.

au ghetto

Nom d’code 113 pour sauver sa peau

Et c’est reparti A.P. dit l’affranchi

Je repense aux gueules qu’on a cassé

Et ces murs qu’on a franchit

Finis les parloirs, les cantines et la gamelle

La sale gueule des matons

Qu’a quatre heures du mat' te réveille

Puis j’dédicace ce morceau

À tous les évadés d’France

Pénitencier d’merde

Qu’a voulu baiser mon adolescence

Putain tricard, traqué

Tête mise à prix, tête fichée

Recherché en vain dans tout le pays

Des évadés, 113 présumé dangereux

Tu m’coupes la route, c’est bouillant

On ouvre le feu