Ночь-ловушка - Ольга Арефьева, Ковчег

Ночь расставлена, как ловушка, звуки пойманы в сети,

Из сердца струится кровь.

Над небом и под землей вибрация ручки ножа,

Торчащего из-под ребер.

Снег на моем лице не тает, я украдена этой ночью.

Улица вымыта тьмою, я уже не хочу обратно.

Пляшут пьяницы, за руки взявшись, кидая бутылками с ядом

В головы случайным прохожим.

Убийцы спешат по своим делам, они не ищут меня,

Улица вымыта тьмою.

Снег на моем лице не тает, в глазницы налито небо,

Я держу за ошейник время, я слежу, чтобы не было утра.

Бесшумно пружина скользит, в механизме часов поломка —

Время идет обратно.

Утро больше сюда не придет, ничего мне отныне не страшно,

Я улыбаюсь от счастья.

Снег на моем лице не тает, я пускаю корни в почву,

Меня не боятся птицы и звери, на мне прорастают травы.

Я украдена этой ночью, я пускаю корни в почву,

На мне прорастают травы, я уже не хочу обратно.

Меня не боятся птицы, я улыбаюсь от счастья.

La nuit est tendue comme un piège, les sons sont pris dans le filet,

Le sang coule du cœur.

Au-dessus du ciel et sous la terre, la vibration du manche du couteau,

Sortant de sous les côtes.

La neige sur mon visage ne fond pas, je suis volé ce soir.

La rue est lavée par les ténèbres, je ne veux pas y retourner.

Les ivrognes dansent, se tiennent la main, jettent des bouteilles de poison

Dans la tête des passants au hasard.

Les tueurs sont en route, ils ne me cherchent pas

La rue est plongée dans l'obscurité.

La neige ne fond pas sur mon visage, le ciel se déverse dans les orbites,

Je garde le temps au col, je fais en sorte qu'il n'y ait pas de matin.

Silencieusement le ressort glisse, dans le mécanisme de la montre il y a une panne -

Le temps remonte.

Le matin ne viendra plus ici, je n'ai plus peur de rien désormais,

Je souris de bonheur.

La neige sur mon visage ne fond pas, je m'enracine dans le sol,

Les oiseaux et les animaux n'ont pas peur de moi, les herbes poussent sur moi.

Je suis volé ce soir, je m'enracine dans le sol

Les herbes poussent sur moi, je n'ai plus envie d'y retourner.

Les oiseaux n'ont pas peur de moi, je souris de bonheur.