2000 год - Александр Градский

Пусть мир торчит на паперти и слезно просит истины,

И снова спит до одури — вины своей не мня.

А мы строчим по памяти, а мы кроим по выкройке

Одни и те же контуры стремянного ремня.

Неужели мы дожили, до нового столетия,

Вот-вот тысячелетие второе проживем.

С такой же мерзкой рожею, с такою же отметиной,

С такими же котлетами, которые жуем.

А их готовят загодя, а их пожарят с кровью,

Их пользу для здоровья — докажут, объяснят.

А мы сожрем их, радуясь с покорностью коровьей,

Как жрали все, что парят нам, две тыщи лет подряд.

Прости меня.

Здрасте, три нуля,

Лейте елей на троих нулей.

Но мы проходим гордо и, мы все-таки красивые,

Дебелые, степенные.

Хоть наше дело швах.

Хотя и с красной рожею, хотя с носами синими,

Хотя и с белой пеною на крашенных губах.

Пусть умы заморозили, не зрим возню осиную,

Пускай, мы мыслим прозою, и лаптем щи хлебам.

Но гриб лилово-розовый, но гриб наш под осиною,

И даже под березою, все ж вам не по зубам.

Но май придет — отмаемся.

В июне все разъедутся:

Кто на месяц, кто надолго, а кто и навсегда.

И кто, на что обманется, кто плюнет, кто зарежется,

Кто нам истец, где каторга, без срока и суда.

Прости меня.

Здрасте, три нуля,

Лейте елей на троих нулей.

Хотите, не хотите, но — мы верим, что надежда есть,

И если не ходить в кино — то, значит, есть любовь.

И значит, наша Родина не всем успела надоесть,

И надо только съесть говно и выпить чью-то кровь.

Как кровь любовь рифмуется, две тыщи лет мир мается,

И нас стихом с конвейера поточно одарит.

Ах, он, блин, добалуется, ах он, блин, доиграется:

На сковородке времени — он точно подгорит.

Весь век просрали начисто, потворствуя язычеству,

Поддавшись увлечению и трепу королей.

Но три нуля по качеству и даже по количеству,

И явно по значению — все ж лучше двух нулей.

Прости меня.

Здрасте, три нуля,

Лейте елей на троих нулей.

Лейте елей на троих нулей.

Лейте елей на троих нулей.

Laisse le monde se tenir sur le porche et demander la vérité en larmes,

Et encore une fois, il dort jusqu'à la stupéfaction - je ne me souviens pas de ma propre culpabilité.

Et nous griffonnons de mémoire, et nous coupons selon le modèle

Les mêmes contours de la ceinture d'étrier.

Avons-nous vraiment été à la hauteur du nouveau siècle,

Nous sommes sur le point de vivre le deuxième millénaire.

Avec la même chope vile, avec la même marque,

Avec les mêmes côtelettes que nous mâchons.

Et ils sont cuits à l'avance, et ils seront frits avec du sang,

Leurs bienfaits pour la santé seront prouvés et expliqués.

Et nous les dévorerons, nous réjouissant avec l'humilité d'une vache,

Comment ils ont mangé tout ce qui nous arrivait pendant deux mille ans d'affilée.

Pardonne-moi.

Bonjour, trois zéros,

Versez de l'huile sur trois zéros.

Mais nous passons fièrement et, pourtant, nous sommes beaux,

Debelye, calme.

Bien que notre métier soit les coutures.

Bien qu'avec un visage rouge, bien qu'avec des nez bleus,

Bien qu'avec de la mousse blanche sur les lèvres peintes.

Laissons les esprits se figer, on ne voit pas les guêpes s'agiter,

Pensons en prose, et basons des souliers sur du pain.

Mais le champignon est rose lilas, mais notre champignon est sous le tremble,

Et même sous un bouleau, c'est encore trop dur pour toi.

Mais mai viendra - partons.

En juin, tout le monde partira :

Certains pendant un mois, certains pendant une longue période et certains pour toujours.

Et qui, qui se trompera, qui crachera, qui se tuera,

Qui est le demandeur pour nous, où est le travail forcé, sans terme ni procès.

Pardonne-moi.

Bonjour, trois zéros,

Versez de l'huile sur trois zéros.

Qu'on le veuille ou non, mais - nous croyons qu'il y a de l'espoir,

Et si tu ne vas pas au cinéma, alors il y a l'amour.

Et cela signifie que tout le monde n'a pas eu le temps de s'ennuyer de notre patrie,

Et tu n'as qu'à manger de la merde et boire le sang de quelqu'un.

Comme rime l'amour du sang, pendant deux mille ans le monde peine,

Et il nous offrira un verset de la chaîne de montage.

Oh, putain, il va le jouer, oh, putain, il va le finir :

Sur la poêle à frire du temps - ça va certainement brûler.

Ils ont fait chier tout le siècle, se pliant au paganisme,

Succomber à la passion et au bavardage des rois.

Mais trois zéros en qualité et même en quantité,

Et évidemment en valeur - tout vaut mieux que deux zéros.

Pardonne-moi.

Bonjour, trois zéros,

Versez de l'huile sur trois zéros.

Versez de l'huile sur trois zéros.

Versez de l'huile sur trois zéros.