Die Body-Building-Ballade - Reinhard Mey

Montag morgen, ich seh‘ im Spiegel mein Gesicht:

Ich seh‘ schnell wieder weg, dies Scheusal kenn‘ ich nicht!

Doch mein Blick gleitet weiter an mir herab:

Die Brust ist hühnermäßig, und der Bauch hängt schlapp

Der Hintern teigig, ausladend wie ein Klavier

Zwei dürre Beine steh‘n total verkümmert unter mir

Ich sag‘ mir: «Ey pfui Teufel», und ich sag mir: «Ey Mann

Jetzt meldest du dich aber gleich im Fitnessstudio an!»

Da geht es Uh-Ah, und das bringt dich auf Zack

Du unförmige Wurst, du müder Knochensack!

Und nochmal Uh-Ah und noch einmal im Takt!

Bis das Gummiband reißt, und die Schwarte knackt!

Gesagt — getan, schon steh‘ ich da, ich schmächtiger Zwerg

Vor meinem Trainer, einem Mann wie ein Berg

Und der zertrümmert mir vor Herzlichkeit mit sportlichem Gruß

Die linke Schulter und quetscht mir die rechte Hand zu Mus

Er mustert mich ungläubig, ich steh‘ aufgeblasen da:

«Ey völlig untrainiert ey, total tote Hose wa?

Echt voll ätzend, Dein Body, aber is egal

In vierzehn Tagen gehst du hier raus mit Muskeln aus Stahl!»

Da geht es Uh-Ah, und das bringt dich auf Zack, …

Ich setzte mich in Hohlkreuzgrätsche auf der Schrägbank hin

Und drücke mir die Doppelhantel unters Doppelkinn

Dann geht es durch die Brustmaschine in die Sprossenwand

Dort spann‘ ich Deltamuskel und das Fußwurzelband

Ich drück‘ den Schenkelstrecker runter, zieh den Sandsack rauf

Bau meine Wampe ab und meinen Bizeps auf

Das stärkt den Nackenwirbel und das kräftigt das Ohr

Und schält dir einen Unterarm wie‘n Ofenrohr!

Da geht es Uh-Ah, und das bringt dich auf Zack, …

Meine Brust ist aus Granit, und mein Gesäß ist knackig-keck

Ich hab ‘ne Faust wie‘n Schraubstock, und der Speck ist weg

Ich habe Hanteln verbogen und Eisen gestemmt

Jetzt spreng‘ ich jede Hose, mir platzt jedes Hemd

Ich habe Muskeln aus Stahlbeton, aber seitdem

Hab‘ ich leider auch ein klitzekleines Problem:

Und zwar, daß ich vor lauter Kraft jetzt nicht mehr laufen kann

Tja, dann meld‘ ich mich gleich zusätzlich zur Krankengymnastik an!

Da geht es Uh-Ah, und das bringt dich auf Zack, …

Lundi matin, je vois mon visage dans le miroir :

Je vais vite détourner le regard, je ne connais pas ce monstre !

Mais mon regard continue de glisser sur moi :

La poitrine ressemble à du poulet et le ventre s'affaisse

Le cul pâteux, expansif comme un piano

Deux jambes maigres se tiennent totalement rabougries sous moi

Je me dis : "Hey ugh diable", et je me dis : "Hey mec

Maintenant, inscrivez-vous à la salle de gym tout de suite ! »

Là, ça va Uh-Ah, et ça te fait avancer

Espèce de saucisse difforme, espèce de sac d'os fatigué !

Et encore Uh-Ah et encore dans le temps !

Jusqu'à ce que l'élastique se brise et que la croûte se fissure !

Aussitôt dit, aussitôt fait, je suis déjà là, nain élancé

Devant mon coach, un homme comme une montagne

Et il me brise avec chaleur avec une salutation sportive

L'épaule gauche et écrase ma main droite en bouillie

Il me regarde incrédule, je reste là bouffie :

"Ey complètement sans formation ey, pantalon totalement mort hein?

Vraiment nul, ton corps, mais ça n'a pas d'importance

Dans quinze jours, tu repartiras d'ici avec des muscles d'acier !"

Là, ça va Uh-Ah, et ça vous fait avancer...

Je me suis assis dans un dos creux à cheval sur le banc incliné

Et appuyez sur l'haltère sous mon double menton

Ensuite, il passe par la machine à coffre dans les barres murales

Là, je resserre le muscle deltoïde et le ligament tarsien

Je pousse l'extenseur de la cuisse, tire le sac de boxe

Débarrassez-vous de mon ventre et musclez mes biceps

Cela renforce la vertèbre cervicale et renforce l'oreille

Et épluchez votre avant-bras comme un tuyau de poêle !

Là, ça va Uh-Ah, et ça vous fait avancer...

Ma poitrine est en granit et mes fesses sont gaies et gaies

J'ai un poing comme un étau et la graisse est partie

J'ai plié des haltères et levé des fers

Maintenant j'éclate chaque pantalon, chaque chemise éclate

J'ai des muscles en béton armé, mais depuis

Malheureusement, j'ai aussi un petit problème :

A savoir que je ne peux plus courir à cause de toute la force

Eh bien, je vais m'inscrire tout de suite à la physiothérapie !

Là, ça va Uh-Ah, et ça vous fait avancer...