Dr. Berenthal Kommt - Reinhard Mey

Weißt du noch, wie wir als Kinder in dem alten Bunker rumgegeistert sind?

Weil es verboten war und unheimlich und gruslig in dem dunklen Labyrinth

Und weißt du, wie ich mir die Stirn an einem Eisenträger aufgeschlagen hab'

Dass ich zu Boden ging und erst mal eine Weile keinen Ton mehr von mir gab

Und ich kauerte versteinert auf den kalten Treppenstufen

Und du bist ins Dorf gerannt, um Doktor Berenthal zu rufen

Scharf und stechend kam der Schmerz, ich fing an, wie am Spieß zu schrei’n

Um mich wurde alles rot und ich blutete wie ein Schwein

Und dann kamst du keuchend wieder und sahst mich und all das Blut:

«Hey, Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!»

Ich seh noch heute, wie die große vertraute Gestalt am Bunkereingang steht

Wie sie vor mir auf der Treppe kniet und meine Stirn mit sieben Stichen näht

Ich weiß noch, wie das Jod in meiner Wunde brannte und ich weiß noch,

wie es roch

Und wenn ich’s je vergessen sollte, dann erinnert mich die Narbe heute noch

Wie der Schmerz allmählich nachließ und mich weniger bedrückte

Als das Donnerwetter zuhaus, das in den Vordergrund rückte

Und er half mir aufzustehen und er nahm mich bei der Hand

Brachte mich zu meinen Eltern mit dem schaurigen Verband

Besänftigte ihr Entsetzen und er dämpfte ihre Wut

Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!

Doktor Berenthal kommt und es ist alles im Lot

Ritter ohne Furcht und Tadel, der Retter in der Not

Du musst dir nur die Worte sagen und schon fast du neuen Mut:

«Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!»

Er sah aus wie Gary Cooper in High Noon, wenn er aus seiner Praxis lief

Mit wehendem Rock, dem braunen Doktorkoffer und sein Stethoskop hing tief

Und er schwang sich auf die alte klapprige 250er NSU

Und stob wie der schwarze Ritter durch den Ort und seinen Schutzbefohl’nen zu

Und bald hörtest Du sein Ross, sich knatternd vor dem Haus aufbäumen

Und dann trat er an dein Krankenbett in deinen Fieberträumen

Er kam als du Scharlach hattest, Masern, Mumps und das und dies

Und er brachte auf die Welt, und er brachte ins Paradies

Und er brachte Trost und Wärme mit, Kampfgeist und Lebensmut

Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!

Weißt du noch wie sich das anfühlt, das eiskalte Stetoskop auf Gänsehaut

Und das Abklopfen im Rücken, ist dir die Zeremonie nicht noch vertraut?

Dies Trommeln mit gekreuzten Fingern, dessen Sinn du niemals ganz begriffen hast

Dieser Holzspatel im Mund, diesmal wirst du dich übergeben — oder fast

Du kennst alle seine Späße und diese Ablenkungswitze

Und weißt, hinter seinem Rücken hält er diese Riesenspritze

Plötzlich scheint dir seine Anwesenheit überflüssig und

Tut dir schon gar nichts mehr weh, bis du schon wieder ganz gesund

Alle Schmerzen sind verflogen, Jammern wird zu Übermut

Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!

Doktor Berenthal kommt und es ist alles im Lot

Ritter ohne Furcht und Tadel, der Retter in der Not

Du mußt dir nur die Worte sagen und schon fast du neuen Mut:

«Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!»

Du hörst seine tiefe Stimme schon im Flur, er grummelt etwas vor sich hin

Und er riecht nach Kampfer und Thymol und manchmal nach einem Verdacht von Gin

Und du siehst den großen, ausgemergelten, vom Tode gezeichneten Mann

Nur noch ein Schatten seiner selbst, der allen hilft und sich doch selbst nicht

helfen kann

Und da liegt der riesengroße Kerl verlassen und verraten

Zwischen Schläuchen, Monitoren an Schnüren und Apparaten

Und du möchtest hingehn können in den grauen Kachelsaal

Und du wünschtest sehr, der alte Zauberspruch wirkte noch mal:

«Halt durch Alter, ich hol dir den Schwarzen Ritter, ruhig Blut!

Doktor Berenthal kommt und alles ist gut!»

Doktor Berenthal kommt, — das ist lange her

Das Emailleschild an seinem Haus gibt es nicht mehr

Die kleine, abgewohnte Praxis steht noch immer leer

Und wo kriegst du jetzt deinen Trost und deine Zuversicht her?

Wenn das Erwachsen werden heißt, verdammt, dann ist es schwer —

Doktor Berenthal kommt nicht mehr

Vous souvenez-vous comment nous nous promenions dans l'ancien bunker quand nous étions enfants ?

Parce que c'était interdit et effrayant et effrayant dans le labyrinthe sombre

Et savez-vous comment je me suis cogné le front contre une poutre de fer ?

Que je suis tombé par terre et que je n'ai pas fait de bruit pendant un moment

Et je me suis accroupi pétrifié sur les marches froides

Et tu as couru dans le village pour appeler le docteur Berenthal

La douleur est devenue aiguë et lancinante, j'ai commencé à crier comme si j'étais sur un bâton

Tout autour de moi est devenu rouge et j'ai saigné comme un cochon

Et puis tu es revenu haletant et tu m'as vu moi et tout le sang :

"Hey, le docteur Berenthal arrive et tout va bien !"

Je peux encore voir la grande silhouette familière debout à l'entrée du bunker

Comment elle s'agenouille devant moi dans les escaliers et coud mon front avec sept points de suture

Je me souviens comment l'iode brûlait dans ma blessure et je me souviens

comment ça sentait

Et si jamais je devais l'oublier, la cicatrice me le rappellera encore à ce jour

Comment la douleur s'est progressivement atténuée et m'a moins opprimé

Quand l'orage à la maison qui est venu au premier plan

Et il m'a aidé à me lever et il m'a pris la main

M'a amené à mes parents avec le bandage effrayant

A calmé son horreur et il a calmé sa colère

Le docteur Berenthal arrive et tout va bien !

Le docteur Berenthal arrive et tout est en ordre

Chevalier sans peur ni blâme, le sauveur dans le besoin

Vous n'avez qu'à vous dire les mots et vous avez presque un nouveau courage :

« Le docteur Berenthal arrive et tout va bien ! »

Il ressemblait à Gary Cooper dans High Noon quand il est sorti de son bureau

Avec une jupe gonflée, la mallette brune du médecin et son stéthoscope pendaient bas

Et il s'est balancé sur le vieux 250 NSU branlant

Et se précipita à travers la ville et ses quartiers comme le chevalier noir

Et bientôt tu entendis son cheval se cabrer en claquant devant la maison

Et puis il est venu sur ton lit de malade dans tes rêves de fièvre

Il est venu quand tu as eu la scarlatine, la rougeole, les oreillons et ceci et cela

Et il a mis au monde et amené au paradis

Et il a apporté réconfort et chaleur, combativité et courage pour affronter la vie

Le docteur Berenthal arrive et tout va bien !

Te souviens-tu de ce que ça fait, le stéthoscope glacé sur la chair de poule

Et les tapotements dans le dos, la cérémonie ne vous est-elle pas familière ?

Ce tambourinage avec les doigts croisés dont tu n'as jamais bien compris le sens

Cette spatule en bois dans la bouche, cette fois tu vas vomir ou presque

Tu connais toutes ses blagues et ces blagues de distraction

Et tu sais, il tient cette seringue géante derrière son dos

Du coup sa présence vous paraît superflue et

Cela ne vous fera plus de mal jusqu'à ce que vous soyez à nouveau complètement en bonne santé

Toute douleur est partie, les gémissements se transforment en bonne humeur

Le docteur Berenthal arrive et tout va bien !

Le docteur Berenthal arrive et tout est en ordre

Chevalier sans peur ni blâme, le sauveur dans le besoin

Vous n'avez qu'à vous dire les mots et vous avez presque un nouveau courage :

« Le docteur Berenthal arrive et tout va bien ! »

Vous pouvez déjà entendre sa voix grave dans le couloir, il marmonne quelque chose pour lui-même

Et il sent le camphre et le thymol et parfois un soupçon de gin

Et tu vois le grand homme émacié mourant

Juste une ombre de lui-même, aidant tout le monde mais pas lui-même

peut aider

Et là gît l'énorme type, abandonné et trahi

Entre les tuyaux, les moniteurs sur les cordons et les appareils

Et tu veux pouvoir aller dans le hall carrelé gris

Et vous souhaitiez vivement que l'ancien sortilège fonctionne à nouveau :

« Attends mec, je vais te chercher le chevalier noir, calme-toi !

Le docteur Berenthal arrive et tout va bien !

Le docteur Berenthal arrive, c'était il y a longtemps

La plaque émaillée de sa maison n'existe plus

Le petit cabinet minable est toujours vide

Et d'où tirez-vous votre confort et votre confiance à partir de maintenant ?

Si grandir signifie putain c'est dur—

Le docteur Berenthal ne vient plus